« La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. » — Jean 1:5
À l’approche de décembre, les jours raccourcissent et la lumière naturelle se fait plus rare. Nous ressentons une certaine réticence à quitter nos foyers, préférant rester à l’abri des éléments. Comme par enchantement, nous traversons des périodes d’obscurité, entrecoupées de brèves lueurs entre les matins sombres et les nuits précoces. Les arbres s’accrochent à leur dernières feuilles aux teintes automnales éclatantes, mais leur nudité devient de plus en plus apparente. C’est cette lumière qui nous permet de tenir bon durant les mois les plus sombres. En pensant à cette obscurité, nous avons l’opportunité de considérer la lumière sous ses multiples formes.
L’artiste Dan Flavin affirmait que la lumière elle-même était de l’art, et à l’approche de l’hiver, cette déclaration résonne en moi avec une profondeur accrue. Le miracle de la lumière devient particulièrement évident avec les phénomènes météorologiques des mois d’automne, tels que la grisaille anticyclonique, qui enveloppe la journée d’un silence feutré sous un ciel terne et nuageux. La quête de lumière intermittente à travers les variations climatiques et la joie qu’elle apporte lors des journées automnales sont perçues comme un émerveillement par chacun de nous. La lumière semble presque inattendue et, en un instant, les ombres qu’elle projette nous accompagnent à travers des journées marquées par la recherche de confort et le maintien de notre moral. Il y a une qualité curieusement magique dans la lumière, semblable à un message divin, offrant quotidiennement à travers l’obscurité une présence tempérée face au froid.
À l’approche de la fin de l’année, avec l’hiver et Noël qui se profilent à l’horizon, la lumière joue un rôle essentiel en cette saison. La mise en place de décorations dans les espaces publics, l’installation de guirlandes lumineuses et les discussions sur le meilleur moment pour dresser le sapin de Noël sont autant de traditions centrées sur l’introduction de la lumière dans nos foyers et espaces partagés.
Cependant, en considérant la lumière au sens littéral du terme, qu’il s’agisse de la lumière du jour ou de celle d’un feu qui réchauffe également nos maisons, il existe peut-être une autre forme plus métaphorique de lumière, qui pourrait être celle de la conversation. En tenant compte du rôle que joue ChatGPT de nos jours, on dit que converser avec une intelligence artificielle est immédiat et réactif. Cependant, il existe une différence frappante entre les conversations avec une IA et l’expérience en personne. Lorsque l’on discute près du feu ou autour de la table à manger, il est notable que ces échanges sont plus lents, avec une combinaison de conversations qui ne sont pas toujours marquées par des mots.
Historiquement, les artistes ont suscité la conversation à travers la culture des cafés dans les villes. Ils se rendaient rituellement au même endroit pour être parfois seuls, observer et échanger avec d’autres. Anthony Bourdain, lors de ses voyages, soulignait souvent l’importance de la spontanéité de s’asseoir à un bar, de profiter du moment et de parler à un inconnu. Dans notre monde au rythme effréné et incertain, où nous sommes en quelque sorte poussés à diffuser chaque événement sous forme de communication numérique, le temps non mesuré que nous passons simplement à être n’est pas souvent évoqué. Cependant, même les plus cyniques d’entre nous auraient du mal à nier le pouvoir du temps passé avec autrui, qu’il s’agisse d’un ami ou d’un étranger ; l’échange d’énergie et de présence est en soi une lumière. Le miracle de Noël, et le stress souvent associé à l’échange de cadeaux et à la préparation des repas, peuvent être remplacés par l’idée que tout cela nous offre un moment, indépendamment de notre foi, pour être avec les autres, écouter et partager une lumière que nous portons tous en nous.
Si nous considérions plutôt la lumière sous ses nombreuses formes et éliminions la pression « commerciale » de ce à quoi les choses devraient ressembler, en puisant en nous-mêmes, la lumière que nous pouvons partager de notre propre âme avec nos amis et les étrangers. Un peu comme la propagation d’un feu allumé, nous pouvons offrir de la chaleur par les plus simples reconnaissances mutuelles. Trouver la lumière, surtout à l’approche de l’hiver, se trouve peut-être le mieux à travers le temps passé ensemble et la création de souvenirs inoubliables.
En cette période de l’Avent, alors que les jours raccourcissent et que les nuits s’allongent, la lumière prend une signification particulière. Elle symbolise l’espoir, la chaleur et la convivialité. Que ce soit à travers les décorations scintillantes qui ornent nos maisons, les bougies allumées lors des dîners en famille ou la lueur réconfortante d’un feu de cheminée, la lumière nous rassemble et illumine nos cœurs. En partageant ces moments lumineux avec nos proches, nous perpétuons la magie de Noël et renforçons les liens qui nous unissent.
Alors que nous nous préparons à célébrer cette fête, souvenons-nous que la véritable lumière réside en chacun de nous, prête à être partagée pour apporter joie et réconfort à ceux qui nous entourent.